mercredi

A gerber...

Un vent un peu chaud qui trimbale des essences douceâtres. Une campagne verdoyante qui contraste nettement avec ces odeurs chaudes. On se serait attendu à se remplir le nez d'une ambiance florale ou d'herbe fraîchement coupée mais non, c'est un parfum lourd et dérangeant. Mal de tête... Deux sens qui reçoivent des informations différentes... Mal de campagne?
C'est pourtant là que deux enfants jouent dans le pré. Eux sont habitués. C'est leur campagne. Ils y vivent depuis toujours et prennent même un certain plaisir à affronter avec autant d'effronterie la nausée persistante de ce petit paysage. C'est un coin de verdure où chante une rivière... Ces vers ne leur rappellent rien, et pour cause, ils ne lisent pas et leurs parents préfèrent les laisser dans l'ignorance la plus parfaite. Deux petits blocs de marbre qu'aucun ciseleur n'est venu entamer. Deux diamants bruts qu'aucun tailleur n'a encore fait éclater. L'humanité dans sa plus parfaite et absolue candeur.
Lui, c'est Jehan. Elle, c'est Annis. Ils vivent cent mètres plus loin, chez leurs parents, les Labaquère. Les parents, comme chaque été les ont confiés au grand-père paternel, qui préfère lire son journal sous le préau de la maison, à l'abri du soleil mais pas de l'étouffante chaleur. Il n'est pas très vieux, la soixantaine au plus. Et il apprécie le calme, les gazouillis des oiseaux, le fourmillement léger qui s'élève quand le vent vient chatouiller les branches des arbres du jardin. Il lit la gazette du coin. Une feuille de chou dans laquelle on n'apprend rien. Parce qu'il ne se passe rien de toute façon dans cette campagne.
Jehan est châtain. Annis est blonde. Les deux enfants sont étonnament beaux, quand on connaît leurs parents. Encore un caprice de la génétique. Qui a du bon.

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

genial

3:59 AM  
Anonymous Anonyme said...

Brillant

4:00 AM  

Enregistrer un commentaire

<< Home