lundi

Sans titre

Une heure d’absence dans mon bureau flétri.
Des hommes qui dansent dans des couloirs monotones.
Des femmes qui sourient, des larmes dans les yeux.
Et toi, dans ton cercueil qui semble nous défier.

Des rubans qui pleuvent des toits de nos maisons,
Eclatant dans la rue comme un feu d’artifice
Serpentins innocents aux manières insupportables,
Cris aigus qui s’estompent dans la moiteur de juin.

Une fête de campagne, chétive et fabuleuse,
Ignorant ses rondeurs pour mieux se cambrer, fière.
Des processions de jambes sublimes et familières
Qui arrachent aux pierres des clameurs arythmiques.

Un rendez-vous dans un café tout près,
Deux trois très vieux amis qui boivent une bière
Un flot de mots tranchés, des embrassades en revoyant
La lumière d’un grand oublié d’autrefois.

Une rue qui se charge d’un tumulte infernal
Des enfants agaçant les genoux qu’ils bousculent
Des ombres dans le bruit, des musiques écoeurantes
Qui charrient les parfums des gaufres et des beignets.